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Superbe lettre de Mauriac à Jouhandeau sur son “terrible livre”

François Mauriac (Bordeaux, 1885/1970)
Ecrivain. Prix Nobel de littérature en 1952.
Type de document : lettre autographe signée
Nb documents - pages - format : 1 - 2 pp. - In-8
Lieu : Sans
Date : 20 novembre
Destinataire : Marcel Jouhandeau
Etat : Traces d'onglet dans la marge gauche

"Mon cher Jouhandeau. Je connais depuis longtemps l'admiration de Claude [Mauriac] pour M. Godeau ; je l'ai beaucoup loué du compte-rendu qu'il a fait de votre Algèbre [des valeurs morales, paru en 1935]. La tentation d'intervenir dans ses goûts, de diriger ses choix, ne m'a jamais effleuré. Il faut confier, une fois pour toutes, ses enfants à Dieu. D'ailleurs que pouvons nous ? Il m'a semblé qu'il est sorti sans brûlures de votre terrible livre. Oui, terrible. Et sans doute aurais-je préféré qu'il ne l'ait pas compris. Vous dites sur les rapports de Dieu et d'une certaine race, parmi les enfants des hommes, ce qu'aucun n'avait dit avant vous, mais "Par la pureté on va à Dieu..." Délirante infortune de ceux qui ne peuvent plus être purs ! [...]. Nos enfants n'ont pas seulement traversé toute notre race ; ils ne viennent pas seulement du fond de notre race, mais de nous-même : et mille hérédités les chargent, du côté maternel : de sorte qu'ils sont nous-même, mais étrangers et inconnus. Il reste de s'asseoir et de prier en les regardant vivre. Cher ami, que Dieu vous sauve de vos propres flammes [...]".

Encre noire. En-tête imprimé "38, avenue Théophile Gautier [...]".
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Description

“Mon cher Jouhandeau. Je connais depuis longtemps l’admiration de Claude [Mauriac] pour M. Godeau ; je l’ai beaucoup loué du compte-rendu qu’il a fait de votre Algèbre [des valeurs morales, paru en 1935]. La tentation d’intervenir dans ses goûts, de diriger ses choix, ne m’a jamais effleuré. Il faut confier, une fois pour toutes, ses enfants à Dieu. D’ailleurs que pouvons nous ? Il m’a semblé qu’il est sorti sans brûlures de votre terrible livre. Oui, terrible. Et sans doute aurais-je préféré qu’il ne l’ait pas compris. Vous dites sur les rapports de Dieu et d’une certaine race, parmi les enfants des hommes, ce qu’aucun n’avait dit avant vous, mais “Par la pureté on va à Dieu…” Délirante infortune de ceux qui ne peuvent plus être purs ! […]. Nos enfants n’ont pas seulement traversé toute notre race ; ils ne viennent pas seulement du fond de notre race, mais de nous-même : et mille hérédités les chargent, du côté maternel : de sorte qu’ils sont nous-même, mais étrangers et inconnus. Il reste de s’asseoir et de prier en les regardant vivre. Cher ami, que Dieu vous sauve de vos propres flammes […]”.

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