REF: 13965

Raoul Dufy s’inquiète pour son épouse Émilienne et attends les événements de la guerre avec angoisse

Raoul Dufy (Le Havre, 1877/1953)
Peintre, illustrateur et décorateur.
Type de document : lettre autographe signée
Nb documents - pages - format : 1 - 3 - In-8
Lieu : Perpignan
Date : 11/06/1943
Destinataire : Mme Letourneaux, à Nice.
Etat : bon

Emouvante lettre de Raoul Dufy, écrite durant l'occupation, depuis Perpignan où il avait trouvé refuge. Il s'inquiète de la santé de son épouse, Émilienne (1880-1962), et souhaite qu'elle le rejoigne à Perpignan.

"Je vous confirme ma lettre d'hier et je reçois la vôtre du même jour. Ne parlez pas de mon petit envoi. J'ai écrit à E. [Émilienne] que j'aimerais qu'elle soit examinée par le Dr Destrées, dont Gallibert m'a parlé et que vous l'y conduisiez pendant son séjour à Nice.

Les nouvelles que je reçois de Ste Max [Saint-Maxime] me rassurent un peu surtout du côté du rein mais il y a le coeur et cette crise qui rend le voyage délicat. Après la consultation, j'aimerais que vous puissiez avoir du Dr D. pour moi son avis sur l'état d'Émilienne, s'il le veut bien.

Émilienne pour son voyage me parle de couchettes, sont-ce des couchettes de 1ères. Je crois que le sleeping aux draps est le mieux. C'est ce que je prends avec un billet de 2ème, on est seulement 2 par cabine. Cette affluence aux trains signifie-t-elle que la côte se vide? Je vais vous faire envoyer ainsi qu'à Galli le catalogue que vous me demandez, en effet je le trouve bien réussi.

J'espère bien vous voir cet été, comment ferons-nous ? au milieu des évènements attendus avec angoisse, en tout cas je serai auprès d'Émilienne, ce sera toujours pour moi une tranquillité. Je vous dis à bientôt et je vous embrasse".

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Description

Emouvante lettre de Raoul Dufy, écrite durant l’occupation, depuis Perpignan où il avait trouvé refuge. Il s’inquiète de la santé de son épouse, Émilienne (1880-1962), et souhaite qu’elle le rejoigne à Perpignan.

“Je vous confirme ma lettre d’hier et je reçois la vôtre du même jour. Ne parlez pas de mon petit envoi. J’ai écrit à E. [Émilienne] que j’aimerais qu’elle soit examinée par le Dr Destrées, dont Gallibert m’a parlé et que vous l’y conduisiez pendant son séjour à Nice.

Les nouvelles que je reçois de Ste Max [Saint-Maxime] me rassurent un peu surtout du côté du rein mais il y a le coeur et cette crise qui rend le voyage délicat. Après la consultation, j’aimerais que vous puissiez avoir du Dr D. pour moi son avis sur l’état d’Émilienne, s’il le veut bien.

Émilienne pour son voyage me parle de couchettes, sont-ce des couchettes de 1ères. Je crois que le sleeping aux draps est le mieux. C’est ce que je prends avec un billet de 2ème, on est seulement 2 par cabine. Cette affluence aux trains signifie-t-elle que la côte se vide? Je vais vous faire envoyer ainsi qu’à Galli le catalogue que vous me demandez, en effet je le trouve bien réussi.

J’espère bien vous voir cet été, comment ferons-nous ? au milieu des évènements attendus avec angoisse, en tout cas je serai auprès d’Émilienne, ce sera toujours pour moi une tranquillité. Je vous dis à bientôt et je vous embrasse”.

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