Federico Fellini donne des nouvelles de Balthus et évoque le vide après son dernier film
Belle lettre de Fellini à son ami l'historien de l'art Jean Leymarie.
Il regrette de n'avoir pu se voir lors de son voyage à Rome, lui-même étant à Venise. "Et je n'ai même pas pu voir Balthus, mais on s'est parlé au téléphone il y a quelques jours, et du son de sa voix, j'ai eu l'impression qu'il était plus vivace, plus vital". Il remet depuis des mois un voyage à Paris. "Le seul vrai motif qui donnerait à ce voyage un vrai engagement, serait de dire à moi-même que je dois absolument aller à Paris pour voir mon ami Jean [...]". Il évoque pour terminer son avenir de cinéaste. "Tu me demande ce que je ferai après "La Lune"? [La Voce de la Lune, son dernier film]. Moi aussi j'aimerais bien le savoir! Mais pour le moment il y a un grand silence tout autour, et peu d'enthousiasme, et immobilisme sans remords ni embarras. La seule chose amusante est que je suis toujours suivi par 3 ou 4 japonais : ils sourient, me saluent gracieusement, et me promettent tout. Je te donnerai des nouvelles, cher Jean, mais j'aimerais plutôt te parler du début de cette nouvelle aventure [...]". Il lui adresse également les voeux de Giulietta Masina.
Description
Belle lettre de Fellini à son ami l’historien de l’art Jean Leymarie.
Il regrette de n’avoir pu se voir lors de son voyage à Rome, lui-même étant à Venise. “Et je n’ai même pas pu voir Balthus, mais on s’est parlé au téléphone il y a quelques jours, et du son de sa voix, j’ai eu l’impression qu’il était plus vivace, plus vital”. Il remet depuis des mois un voyage à Paris. “Le seul vrai motif qui donnerait à ce voyage un vrai engagement, serait de dire à moi-même que je dois absolument aller à Paris pour voir mon ami Jean […]”. Il évoque pour terminer son avenir de cinéaste. “Tu me demande ce que je ferai après “La Lune”? [La Voce de la Lune, son dernier film]. Moi aussi j’aimerais bien le savoir! Mais pour le moment il y a un grand silence tout autour, et peu d’enthousiasme, et immobilisme sans remords ni embarras. La seule chose amusante est que je suis toujours suivi par 3 ou 4 japonais : ils sourient, me saluent gracieusement, et me promettent tout. Je te donnerai des nouvelles, cher Jean, mais j’aimerais plutôt te parler du début de cette nouvelle aventure […]”. Il lui adresse également les voeux de Giulietta Masina.
