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Eugène Ysaÿe s’intéresse au sort d’un jeune virtuose

Eugène Ysaÿe (Liège, 1858/1931)
Violoniste et compositeur belge.
Type de document : lettre autographe signée
Nb documents - pages - format : 1 - 4 pp. - In-8
Lieu : Bruxelles
Date : 29/10/1892
Destinataire : "monsieur Chevalier"
Etat : petites rousseurs au pli central

Eugène Ysaÿe n'a pu se procurer qu'avec retard les renseignements demandés par son ami, au sujet du service militaire d'Alfred, un jeune virtuose. "J'ai appris par ses camarades qu'Alfred s'était décidé à boire le calice et qu'il allait à Paris". Il s'excuse de son long silence. "Je ne m'explique pas du tout le silence de "carpe endormie" que me tient le jeune virtuose. Il sait pourtant combien je m'intéresse à ce qui le touche. C'est donc à vous, cher monsieur, que je demande ce qu'il devient. Malgré l'esprit - les tendances fâcheuses pour ses études d'une obligation si éloignée de la pratique des choses d'art, il m'a toujours semblé que l'avatar dont vous parliez était une mesure bien rigoureuse dont l'effet pourrait être pire que la cause elle-même [...]. Et puis, 2 ou 3 ans passés dans un milieu actif sinon sentimental ne pourraient être que profitables surtout au point de vue physique - chose de ce genre n'a jamais été mort d'homme et d'artiste. L'artiste peut rester - quand même - ce qu'il est, il suffit d'avoir de profondes convictions pour échapper aux plus malsaines contagions - on sort de là avec une connaissance de plus dans la vie et quelques fois on est très fier de soi-même, après cet acte de banal héroïsme [...]. Les nouvelles de moi sont les mêmes que toujours, voyages - concerts - professorat et papa-gâteau [...]".

[1892 est l'année où Lekeu dédia à Ysaÿe sa sonate, et Chausson son Concert].

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Description

Eugène Ysaÿe n’a pu se procurer qu’avec retard les renseignements demandés par son ami, au sujet du service militaire d’Alfred, un jeune virtuose. “J’ai appris par ses camarades qu’Alfred s’était décidé à boire le calice et qu’il allait à Paris”. Il s’excuse de son long silence. “Je ne m’explique pas du tout le silence de “carpe endormie” que me tient le jeune virtuose. Il sait pourtant combien je m’intéresse à ce qui le touche. C’est donc à vous, cher monsieur, que je demande ce qu’il devient. Malgré l’esprit – les tendances fâcheuses pour ses études d’une obligation si éloignée de la pratique des choses d’art, il m’a toujours semblé que l’avatar dont vous parliez était une mesure bien rigoureuse dont l’effet pourrait être pire que la cause elle-même […]. Et puis, 2 ou 3 ans passés dans un milieu actif sinon sentimental ne pourraient être que profitables surtout au point de vue physique – chose de ce genre n’a jamais été mort d’homme et d’artiste. L’artiste peut rester – quand même – ce qu’il est, il suffit d’avoir de profondes convictions pour échapper aux plus malsaines contagions – on sort de là avec une connaissance de plus dans la vie et quelques fois on est très fier de soi-même, après cet acte de banal héroïsme […]. Les nouvelles de moi sont les mêmes que toujours, voyages – concerts – professorat et papa-gâteau […]”.

[1892 est l’année où Lekeu dédia à Ysaÿe sa sonate, et Chausson son Concert].

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