Belle lettre du Prince de Beauvau
Lettre signée du Prince Charles-Just de Beauvau-Craon.
"Je suis fort aise, Monsieur, de voir votre lettre du 11, que vous espérez bien du projet de règlement que j'ai envoyé au Sr. Beaussier ; j'attends de l'intérêt que vous prenez à cette affaire que vous voudrez bien avoir l'oeil sur les observations auxquelles ce projet donnera lieu de la part des actionnaires.
Comme je voudrois bien ne pas m'en tenir à arranger les choses pour le mieux, seulement pour la Comédie, vous me feriez un vrai plaisir de m'instruire, au juste, de l'Etat actuel du concert, et de m'indiquer ce qui pourrait dépendre de moi pour lui procurer des avantages, y réformer des abus &c. Enfin pour porter aussi, le plus près qu'il seroit possible, de la perfection, un établissement qui mérite d'être encouragé.
Il m'est revenu que jusqu'à présent il avoit été contrarié par les actionnaires de la Comédie, ce que je voudrois fort qui n'eut plus lieu et qu'au contraire ces deux établissement l'aidassent réciproquement pour procurer du plaisir au Public, chacun dans son genre.
Je passe, Monsieur, à un article (qui finit votre lettre) que je n'entends point du tout ; c'est au sujet du Sr Seignon que vous me représentez vivement affecté d'une qualification qu'il ne mérite pas ; Je ne me rappelle pas de lui en avoir jamais donné aucune, mais seulement de m'être refusé à l'établissement qu'il voulait faire d'un assaut public, avec distribution de Prix &c, mettez moi donc, je vous prie, mieux au fait de ce dont il se plaint et croyez moi toujours plus véritablement que personne, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur".
Charles Just, Prince de Beauvau-Craon, Capitaine des Gardes du Corps du Roi, Gouverneur de Languedoc 1747, Commandant en Chef en Espagne 1762, Gouverneur de Provence (1782/1790) et Maréchal de France en 1783.
Description
Lettre signée du Prince Charles-Just de Beauvau-Craon.
“Je suis fort aise, Monsieur, de voir votre lettre du 11, que vous espérez bien du projet de règlement que j’ai envoyé au Sr. Beaussier ; j’attends de l’intérêt que vous prenez à cette affaire que vous voudrez bien avoir l’oeil sur les observations auxquelles ce projet donnera lieu de la part des actionnaires.
Comme je voudrois bien ne pas m’en tenir à arranger les choses pour le mieux, seulement pour la Comédie, vous me feriez un vrai plaisir de m’instruire, au juste, de l’Etat actuel du concert, et de m’indiquer ce qui pourrait dépendre de moi pour lui procurer des avantages, y réformer des abus &c. Enfin pour porter aussi, le plus près qu’il seroit possible, de la perfection, un établissement qui mérite d’être encouragé.
Il m’est revenu que jusqu’à présent il avoit été contrarié par les actionnaires de la Comédie, ce que je voudrois fort qui n’eut plus lieu et qu’au contraire ces deux établissement l’aidassent réciproquement pour procurer du plaisir au Public, chacun dans son genre.
Je passe, Monsieur, à un article (qui finit votre lettre) que je n’entends point du tout ; c’est au sujet du Sr Seignon que vous me représentez vivement affecté d’une qualification qu’il ne mérite pas ; Je ne me rappelle pas de lui en avoir jamais donné aucune, mais seulement de m’être refusé à l’établissement qu’il voulait faire d’un assaut public, avec distribution de Prix &c, mettez moi donc, je vous prie, mieux au fait de ce dont il se plaint et croyez moi toujours plus véritablement que personne, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur”.
Charles Just, Prince de Beauvau-Craon, Capitaine des Gardes du Corps du Roi, Gouverneur de Languedoc 1747, Commandant en Chef en Espagne 1762, Gouverneur de Provence (1782/1790) et Maréchal de France en 1783.
