André Lhote en conflit avec un ami après la publication de plusieurs livres d’art
André Lhote rentre d’Égypte et tient à revenir sur les raisons de l’éloignement de son correspondant.
"Je vous ai fait savoir maintes fois combien j'étais peiné de ne pas recevoir de vous, inexplicablement, aucune nouvelle, malgré mes amitiés réitérées, chaque fois que je vous rencontrais accidentellement en ville. Votre dernière visite rue Boulard fut pour me prier de faire un dessin sur une page de garde d'un livre de moi, ce que je fis sans me faire prier [...]". Lhote reçoit enfin l'explication de cette brouille, qui a pour origine l'argent. Il entreprend de dresser un tableau des sommes perçues par lui, notamment pour ses préfaces sur Bonnard et Renoir ou son ouvrage sur Cézanne. "J'ajoute qu'il y a deux ans, j'ai écrit dans les mêmes conditions un épais "Cézanne" pour un éditeur suisse, pour 30.000 f. équivalent approximatif des 5000 f. à vous versés jadis. Enfin, vous vous souvenez que c'est un brouillon que vous m'avez envoyé et que je me suis offert à mettre au point littérairement pour vous épargner du travail. Le manuscrit contenant nos deux écritures juxtaposées peut en témoigner. J'ajoute qu'une aquarelle non prévue par l'arrangement vous fut offert amicalement par surcroit". Il conclut : "Dans ces conditions, vous verrez j’espère que vous n’avez rien à me reprocher et que ce malentendu n’a que vous comme auteur. Je ne vous en veux pas et ne demande qu’à vous voir réintégrer la rue Boulard avec ou sans livres en mal de dessins dédicatoires [...]".
Description
André Lhote rentre d’Égypte et tient à revenir sur les raisons de l’éloignement de son correspondant.
“Je vous ai fait savoir maintes fois combien j’étais peiné de ne pas recevoir de vous, inexplicablement, aucune nouvelle, malgré mes amitiés réitérées, chaque fois que je vous rencontrais accidentellement en ville. Votre dernière visite rue Boulard fut pour me prier de faire un dessin sur une page de garde d’un livre de moi, ce que je fis sans me faire prier […]”. Lhote reçoit enfin l’explication de cette brouille, qui a pour origine l’argent. Il entreprend de dresser un tableau des sommes perçues par lui, notamment pour ses préfaces sur Bonnard et Renoir ou son ouvrage sur Cézanne. “J’ajoute qu’il y a deux ans, j’ai écrit dans les mêmes conditions un épais “Cézanne” pour un éditeur suisse, pour 30.000 f. équivalent approximatif des 5000 f. à vous versés jadis. Enfin, vous vous souvenez que c’est un brouillon que vous m’avez envoyé et que je me suis offert à mettre au point littérairement pour vous épargner du travail. Le manuscrit contenant nos deux écritures juxtaposées peut en témoigner. J’ajoute qu’une aquarelle non prévue par l’arrangement vous fut offert amicalement par surcroit”. Il conclut : “Dans ces conditions, vous verrez j’espère que vous n’avez rien à me reprocher et que ce malentendu n’a que vous comme auteur. Je ne vous en veux pas et ne demande qu’à vous voir réintégrer la rue Boulard avec ou sans livres en mal de dessins dédicatoires […]”.
